FRAGMENT (S)

Le titre choisi : FRAGMENT (S) indique que ce qui est montré ici est de l'ordre de la partition, partie visible mais non représentative des objets conçus dans le cadre de l'atelier. Ce site n'est donc pas le prolongement artistique d'une réflexion, mais un simple outil de communication. Le lecteur pourra trouver un autre prolongement sur le net sur un site mis en ligne à l'époque ou je partageais un atelier avec Jean Christophe Manck et Yves Pazat. Ici seront mis en ligne, en plus des messages renvoyant à des opérations passée, les nouvelles "images(s)".
Philippe Collin.
http://sites.google.com/site/fragmenteux/

Textes


Triptyque. Feuille d'or, métal, pigment et verre sur châssis entoilé. 3 x 40 / 40 cm. 2006



Le panneau de gauche est une toile non préparée tendue sur châssis sur la quelle un carré de 20 / 20 cm composé de feuilles d’or est emprisonné par un réseau de fils métalliques dorés. La feuille d’or est recouverte d’une couche de vernis et de par la qualité du matériau apparaît au regard mais de manière instable selon la position du spectateur, la qualité de la lumière et la variation de celle-ci. L’utilisation de l’or renvoie explicitement à la peinture médiévale du Trecento, ou l’or utilisé n’est en rien un fond sur le quel prendrait place des figures de l’historicité religieuse (Annonciation, Maestà …) mais une saturation lumineuse réagissant à la lumière tombant des vitraux et éclairant le croyant.
Le panneau central est lui aussi un châssis entoilé sur lequel deux plaques de verre entrecroisées forment une croix. L’entrecroisement des plaques détermine un carré de 20 / 20 cm recouvert d’une très fine plaque de métal reflétant, reprenant le principe des premiers miroirs de métal où l’on distingue mais ne voit pas. Ainsi toute personne se mettant face à la plaque peut dire : « me voici » sans se reconnaître …
Le panneau de droite est bien sûr de même taille et présente en son centre un simple carré monochrome rouge de 20 / 20 cm
L’ensemble est fabriqué, c'est-à-dire fait main.
Le lecteur aura compris qu’il s’agit et d’une trinité et d’un triptyque. Ce travail veut s’inscrire (en toute modestie) dans la lignée tant de la peinture Florentine du Trecento et du Quattrocento que dans les interrogations contemporaines sur le monochrome et l’objet tableau (à ne pas confondre avec la peinture). Une démarche que certains  qualifient de conceptuel - artisanal … un mode de pensée artisanal ou le faire est indissociable du dire.


Faire : Avant toute réflexion, se livrer à des exercices rigoureux et quotidiens dans l’atelier pour se confronter à la matière. Constituer une réserve de fragments modulables.


Voir : Assembler et désassembler des fragments pour construire / composer une image qui se finalise dans le regard du spectateur, image en perpétuelle évolution, seul l’achat de la pièce la figeant dans le temps.

Dire :   Mode de pensée artisanale où la production artistique trouve sa source. Face à la difficulté de peindre un tableau et à l’impossibilité de faire une image j’ai opéré un repli stratégique dans l’atelier pour simplement faire, c'est-à-dire fabriquer manuellement des objets, des mots, des textes, des matières dont le point commun sera d’avoir un rapport avec la peinture.  La peinture, son histoire … Dans l’atelier, feuilles d’or et de cuivre côtoient plaques de verre,  voiles de forçage et châssis entoilé, qui reçoivent de multiples couches de peinture, de vernis, de patines...   Tous les objets sont réalisés selon une méthode proche du rituel (répétition – superposition – épuisement)  pour aboutir à la constitution d’une bibliothèque d’objets, de formes et de mots. C’est dans cette bibliothèque que je choisis les éléments qui vont dessiner sur la surface d’exposition les images, dites « d’espaces fragmenteux



Le fragment dans une vision globale peut être considéré comme un fait, voire un fait de connaissance ; fragments que nous entassons pour construire, reconstruire le monde (passé, présent, futur). Le fragment de par sa nature ne vise pas à l’unité et peut exister en lui-même, mais sous entend qu’il y a un ensemble, un entier, un tout, qui a existé ou qui un jour pourrait exister – du-moins le suppose t’on – Il n’y a pas de volonté de finitude dans les objets présentés. Ils peuvent être indéfiniment travaillés et modifiés, ils ne sont pas fixés dans le temps, ce sont des objets à présentation variable. Le spectateur aura la possibilité de se livrer à une lecture globale de l’ensemble ou par déplacement, rapprochement, à un déchiffrement pièce par pièce, objet par objet, morceau par morceau de l’espace fragmenteux mis en scène. Le titre choisi : FRAGMENT (S) indique que ce qui est montré ici est de l'ordre de la partition, partie visible mais non représentative des objets conçus dans le cadre de l'atelier. Ce site n'est donc pas le prolongement artistique d'une réflexion, mais un simple outil de communication. Le lecteur pourra trouver un autre prolongement sur le net sur un site mis en ligne à l'époque ou je partageais un atelier avec Jean Christophe Manck et Yves Pazat. Ici seront mis en ligne, en plus des messages renvoyant à des opérations passée, les nouvelles "images(s)".
Philippe Collin.

http://sites.google.com/site/fragmenteux/